La future place du Diamant face aux interrogations des Ajacciens
Ce vendredi 17 mai, au Palais des Congrès d’Ajaccio, les travaux autour de la Place du Diamant étaient au centre du débat. Face à des Ajacciens venus en nombre, les élus en charge du projet ont tout d’abord présenté un module de la future Place et exprimé leur fierté face à l’un des plus gros chantiers entamés au cœur de la cité impériale. « Il fallait rénover le parking, vieux de quarante ans, et c’était l’occasion de moderniser la place. Suite à une première phase d’enquête auprès des Ajacciens, nous souhaitions savoir ce qu'ils attendaient de cette place en devenir et ce qu’ils avaient apprécié de la précédente. Je pense que le projet retenu répond avec succès sur de nombreux points. » se réjouit Xavier Luciani, directeur général des services techniques.
Un projet qui s’organise autour de quatre grandes thématiques : Le patrimoine, en conservant les kiosques à journaux et la statue de Napoléon avec ses quatre frères, la mise en place d’animations, pour retrouver une attractivité quelque en soit la saison, la mobilité, en harmonisant les trottoirs et en rénovant le parking, mais aussi la création d’une promenade urbaine et d’un écrin végétal en plein cœur de la ville.
L'architecte Charles Versini prend la parole et insiste sur ce souhait de végétalisation : « Nous allons retrouver des espaces de verdure et de fraîcheur. À l’inauguration de la place, on voulait des arbres déjà grands, donc nous avons choisi des pins parasols qui font 10 mètres de haut. À ceci s’ajoutent 13 camphriers, 6 melias, 23 platanes… un mélange d’arbres avec et sans feuilles. Pour arroser ces arbres, nous avons imaginé un système de récupération des eaux pluviales. » explique-t-il. Une place plus verte, mais aussi plus belle, réorientée vers la mer, avec la mise en place de deux promontoires ainsi que d’un miroir d’eau évolutif, pouvant passer, selon le dosage d’eau que l’on y met, de 300 à 1 300 m2. Autre élément et pas des moindres : la rénovation du parking souterrain. 200 places supplémentaires vont être créées sur deux niveaux, ce qui fera un total de 840 places, afin de « rendre un dialogue entre l’espace public et le sous-sol. »
Alors que les travaux vont entrer, en phase de terrassement, Charles Voglimacci, en charge de la sécurité de la Ville, pense déjà aux jours d’après : « Ce qui m’intéresse, c’est comment on va nettoyer cette place, comment on va la respecter. Nous devons donner l exemple dans notre manière de nous comporter. Il y aura une équipe dédiée à la propreté urbaine, des poubelles intelligentes qui stockent plus de déchets. Dans le parking et en surface, il y aura des toilettes publiques. » Autre volet, celui de la sécurité : « Nous vivons dans une ville tranquille, mais nous devons être prêts. Cette place sera dotée de caméras de nouvelle génération. L’intelligence artificielle va entrer en jeu. En début d’été, nous aurons mis en place une brigade VTT de la police municipale afin d’avoir une police de proximité et fluidifié le Cours Napoléon. Ce projet remonte il y a dix ans, on n’oublie pas Laurent Marcangeli qui nous a permis d’arriver jusque là. » rappelle-t-il.
Avant de laisser la parole au public, Alexandre Farina, 1er adjoint au Maire d’Ajaccio, conclut : « Nous voulons que sur cette place toutes les classes de la société se retrouvent. Nous avons mené une réflexion globale. Nous sommes avant tout ajacciens avant d’être élus. Vous pouvez compter sur nous. »
Les premières tractopelles démarrent dès 6 h 30
Voici donc au tour des riverains de prendre la parole. Le premier se plaint du bruit engendré par les travaux : « Quels sont les horaires ? Les premières tractopelles démarrent dès 6 h 30 » ce à quoi Xavier Luciani répond : « Au niveau national, le tapage nocturne se définit jusqu’a 6h du matin. L’arrêté de la ville le réduit à 7h du matin. Des consignes vont être passées pour respecter les horaires. Il peut y avoir des débordements, nous restons à l’écoute. On est obligés de composer pour que le chantier dure deux ans et pas plus. Nous essayons d’apporter des réponses satisfaisantes à tout le monde tout en avançant. » Un autre Ajaccien pointe désormais le prix du parking et la question de la piétonnisation qui « nous empêche de nous garer. Je mets une demi-heure pour garer ma voiture. Allons-nous payer des impôts en plus ? » questionne-t-il.
« Non », répond Alexandre Farina. « Quant à la circulation, il y a en effet un problème, mais nous avons au cours des trois dernières années créé 600 places en plus. La piétonnisation a un sens : diminuer le dioxyde d’azote et les conflits piétons. Concernant le prix, Ajaccio est l’une des villes les moins chères de France. » Applaudissements dans la salle. Une Ajaccienne félicite les élus : « Quoi que l’on fasse, il y aura toujours des personnes qui critiqueront, mais nous, les Ajacciens, on est très fiers de ce que vous faites pour nous. La ville d’Ajaccio va devenir la plus belle de Corse. »